Jean-Baptist Besard, Thesaurus Harmonicus, Köln 1603
Jean Sébastien Bach n’est qu’un compositeur marginal en matière de musique de luth. Dans ses quelques œuvres pour cet instrument il a cependant laissé des idées qui, si elles avaient été reprises et poursuivies, auraient peut-être préservé cet instrument de sa disparition. L'ingénieuse combinaison par Bach de la plus grande flexibilité musicale d'un instrument couvert de cordes simples (Angélique) avec les avantages d'un accord étendu en ré mineur a donné naissance à un type de luth très en avance sur son temps et qui aurait probablement même été capable de répondre aux exigences musicales des périodes classique et romantique.
Les tablatures présentées ici sont le fruit d’une recherche théorique et pratique couvrant une période de près de 25 ans. Il ne s’agit pas de mises en tablature d’un texte musical au sens habituel, mais plutôt d’une tentative de retracer avec la plus grande précision possible le chemin que la main de Jean Sébastien Bach a parcouru dans le tortueux labyrinthe de la touche du luth. Le décryptage des structures d’exécution pratique qui se cachent derrière l’image de la composition pour luth de Bach implique la reconstruction des doigtés.
Les mises en tablature livrent la preuve que les compositions et arrangements pour luth de Bach étaient effectivement destinés à, et pensées pour un tel instrument, dans leur exécution jusque dans les moindres détails, et qu’elles peuvent être exécutées, à la note près, sur un tel instrument.
Les connaisseurs en tablature de luth baroque constateront, - en exécutant les versions en tablature de ces œuvres ainsi reconstruites -, que dans la conception pratique de ses œuvres pour le luth, l’ “esprit géométrique” du compositeur rayonnait encore bien davantage que dans ses compositions pour le violon, l’orgue ou le piano. Ce constat ne devrait pas conduire à la conclusion que Bach aurait eu sur le luth la même maîtrise technique que les luthistes les plus renommés de son temps. Mais c’est bien plutôt grâce à son manque d’exercice pratique qu’il lui fut possible de veiller à ce que chaque note puisse être tenue selon son exacte durée, et ainsi à la perfection de la composition elle-même.
Cette émouvante obstination à vouloir exécuter à la note près chaque mesure, aurait aisément eu pour conséquence, chez un compositeur de rang inférieur, un affaiblissement de la qualité musicale. Dans le cas de Jean Sébastien Bach, l’équilibre parfait entre l’élévation de l’inspiration et l’élégance de l’exécution a ainsi donné naissance à l’une des pages les plus parfaites de la musique pour luth seul du XVIIIe siècle.
Les recherches sur la pratique du luth au 18e siècle se concentrent actuellement sur la personne de Silvius Leopold Weiß (1684–1750), luthiste à la cour de Dresde, qui a dominé ce siècle en étant un des plus prolifiques compositeurs pour son instrument.
La en comparaison petite oeuvre pour luth de Jean Sébastien Bach fut transmise de la même façon que les compositions de Weiß, mais n’a pas pu être utilisée de façon satisfaisante pour la pratique jusqu’à ce jour.
La raison pour cela se trouve dans la fausse supposition que le luth utilisé par J.S Bach fut le même que celui pour lequel S.L. Weiß composa ses oeuvres. Hors, jouer les morceaux pour luth de Bach sur un tel instrument n’est possible que de façon très insatisfaisante d’un point de vu acoustique et technique, sans parler des transpositions pour guitare qui équivalent à une amputation.
Des recherches plus poussées montrent à présent que la diversité des luths qui furent utilisés du temps de Bach est beaucoup plus grande que ce qui a été admis jusqu’alors. Un luth en particulier, qui fut à l’époque répendu dans la musique de chambre et qui était – contrairement au luth de Weiß – monté de cordes simples, n‘a jusqu’à aujourd’hui pas eu la considération qu’il lui revient par son rôle d’alors. Son nom est l‘“Angélique“. Et, en réaccordant cet instrument d’une certaine façon – et en s’écartant par là des paramètres habituels –, il est possible de jouer l’ensemble des oeuvres pour luth de Bach non seulement en suivant parfaitement les partitions, mais aussi de façon élégante, fluide, et on ne peut plus harmonieuse.
L’auteur combine en sa personne les qualifications du luthiste et du musicologue. La publication prévue comprend les résultats d’un travail de recherche s’étendant sur 25 ans. Elle fait partie d’un projet de publication qui comprend, au delà des livrets suivants, également la publication et la reconstitution des tablatures de Bach non transmises (doigtés inclus), ainsi que des compositions pour luth de Jean Sébastien Bach inconnues jusqu’alors. Vous trouverez de plus amples informations dans le premier volume de la série de publications mentionnée ci-dessous. Il est disponible gratuitement sur le site web suivant:
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Il est possible d’étudier la réalisation de conférences ou de présentations sur le thème „Jean Sébastien Bach et le luth au 18e siècle“ :
Luthiste et musicologue,
né à Saint-Pétersbourg, il est d’origine hispano-allemande et grandit à Dresde. Il a étudié le luth, la guitare, le contrepoint et la musicologie à Weimar et à Leipzig et a dirigé l’«institut de recherche de musique pour luth – Académie Weiß» dans le parc de Schoppenwihr, près de Colmar.
André Burguete est surtout actif comme soliste et fait partie des interprètes connus dans son domaine. Il a été récompensé à Bâle en 1991 par le « Prix Regio » et en 1995 par le « Prix européen de la culture » à Oxford.
Depuis l’âge de 20 ans, André Burguete se consacre au jeu des luths, à l’étude de leur histoire et à la découverte de leur répertoire. Au cours de longues années d’expérience pratique avec des luths originaux du XVIIIe siècle, il a acquis une profonde connaissance des qualités ainsi que des limites de ces instruments.
Le temps passé à étudier les compositions pour luth de Jean Sébastien Bach l’ont poussé à porter une attention de plus en plus prononcée à la tradition des luths à cordes simples. Avec le développement du Liuto forte (www.liuto-forte.com) il rattache un instrument aux attentes laissées par les compositions de Jean Sébastien Bach, pour une transformation du luth du 18e siècle – arrivé à ce moment là à la fin de son évolution.
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Textes
André Burguete
Crédit photo
Caspar Netscher, Drei musizierende Damen, Städtische Sammlungen Wetzlar (Photo: Axel Schneider, Frankfurt/M)
Traductions
michaelkaden.de, 2011
Übersetzungen
Ruskin Watts (EN)
Christian Meyer (FR)
Greet Schamp (NL)